Le débitage est une opération de taille qui consiste à enlever des éclats du bloc de silex. Les éclats sont les produits que l’on cherche à obtenir. Les produits voulus sont le plus souvent de forme allongée (lame, lamelle, éclats).
La première technique de débitage est le débitage Levallois. Cette technique apparaît au paléolithique moyen, on l’associe très souvent au Moustérien (300 000-30 000 av. J.C).
Le débitage Levallois
Le nucléus est préparé afin qu’il obtienne deux faces, une convexe et l’autre plane. L’une servira de plan de frappe (face convexe) et l’autre de surface de débitage (face plane). La surface place où sortira les éclats voulus. On parle d’éclats prédéterminés pour cette technique car selon la préparation du nucléus, la forme et la dimension des éclats varieront.
Le débitage laminaire
Ce type de débitage consiste à obtenir des produits en série (ici des lames d’où l’appellation de débitage laminaire).
On qualifie un éclat de lame ou de lamelle lorsque la longueur de celui est le double de sa largeur.
Le débitage laminaire est attesté en Afrique au paléolithique inférieur, soit vers 500 000 av J.C. Il apparaît en Europe au paléolithique moyen (région du proche-orient). Ce n’est qu’avec la culture du Châtelperronien (paléolithique supérieur) que les débitages laminaires se généralisent.
Les lames sont détachées à la percussion directe majoritairement. Le type de percuteur varie par contre selon la culture (percuteur organique, percuteur en pierre tendre ou dure)
Préparation du nucléus: afin de réaliser un débitage laminaire, le nucléus nécessite une certaine morphologie, une des deux surfaces doit être convexe (surface courbée). La surface convexe servira de surface de détachement des lames. Le plan de frappe pour détacher les lames est perpendiculaire à la surface convexe.
Enlèvement des lames: une fois le bloc de silex préparé (étape de la mise en forme), les lames peuvent commencer à être enlevées. La mise en forme a permis de former plusieurs crêtes (arête formée par les éclats de mise en forme), celles-ci vont permettre d’initier le débitage, et d’être le » fil conducteur » de la première lame enlevée, appelée lame à crête. L’enlèvement de lame à crête laisse deux nervures sur le nucléus qui seront les fils conducteurs de la prochaine et ainsi de suite.
source : Technologie de la pierre taillée, Marie-Louise Inizan, Michèle Reduron-Ballinger, Hélène Roche, Jacques Tixier, Meudon : CREP Publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique et de l’Université de Paris X Nanterre 1995